Reportage – La Maison de Santé de Bapaume (62)Temps de lecture : 4 min

maison de santé bapaume

La FEMAS Hauts-de-France & l’ARS Hauts-de-France vous font découvrir l’exercice coordonné en parcourant la région, à la rencontre des professionnels ayant choisi de faire de ce mode d’exercice leur quotidien. Aujourd’hui, direction Bapaume dans le Pas-de-Calais.

Aujourd’hui, nous rencontrons  l’équipe de la MSP de Bapaume « Sud Artois Réseau Santé ». Je suis accueillie par plusieurs membres de l’équipe qui sortent tout juste de réunion, en vue de la création de leur SISA : Hélène Maiurano, orthophoniste & coordinatrice, 3 médecins, les Dr Valérie et Bruno Nguyen et le Dr Maryvonne Delesalle, ainsi que Nancy Vaginay, infirmière. Cette belle équipe est complétée par Romain Goudemand et Réjane Laden, infirmier·es et Charlène Leroux, diététicienne.

A mon arrivée les professionnel·les présent·es discutent, échangent, rient, l’ambiance est très détendue (d’ailleurs il n’y a plus de champagne pour moi… coïncidence ?).

Malgré cette bonne humeur, l’après-midi fut longue pour eux alors nous entrons rapidement dans le vif du sujet.

Comment vous est venue l’idée de vous mettre en réseau ?

Hélène Maiurano : Tout a débuté fin 2014, lorsqu’un cabinet mandaté par l’ARS a réuni les professionnels du territoire, et nous a informés de la pénurie en professionnels de santé qui se profilait. On s’est dit qu’il fallait qu’on se bouge un peu pour l’attractivité médicale, et nous avons décidé de nous mettre en association en 2015. C’est comme ça qu’est né le « Sud Artois Réseau Santé », qui porte la MSP, reconnue par l’ARS depuis 2017.

Valérie Nguyen : Au départ on était à peu près 27 professionnels, mais ça a beaucoup bougé, plusieurs se sont retirés parce que ça ne les intéressait pas, ils ne s’y retrouvaient pas, ça leur prenait du temps.

HM : En revanche maintenant tous les nouveaux professionnels qui s’installent souhaitent faire partie du réseau, donc ça s’est équilibré. Ils apportent un nouveau souffle et c’est très positif.

Je crois que vous exercez en multi-sites ? Est-ce que cela vous convient ?

HM : Oui on est plein de sites ! En fait la Maison de Santé c’est Bapaume-Achiet, d’ailleurs depuis qu’un médecin est parti d’Achiet, cela a permis de garder une continuité de soins là-bas. Les médecins y vont régulièrement pour permettre à la population d’Achiet d’avoir des médecins sur place.

Le but à terme, ce qu’on trouverait vraiment super si on avait assez de médecins, ce serait d’assurer une permanence de proximité dans les petits villages autour, pour que les pharmacies survivent et que les patients surtout aient une offre de soins, un médecin, un pharmacien. En fait on ne veut pas avoir une très grosse structure à Bapaume. Le « paradis » ce serait d’avoir des médecins qui vont une demi-journée par-ci par-là, avoir vraiment une médecine de proximité ce qui permettrait également de faire moins de domicile finalement. Moins de domicile mais plus de proximité.

Vous semblez très bien vous entendre, vous connaissiez-vous avant de vous mettre en réseau ?

VN : On ne se connaissait pas tous non. C’est vrai que cela nous a permis de développer des liens. Parfois on connaissait certains de nom, un patient qui nous disait je vais voir tel professionnel de santé, mais sans plus. Ca a changé la donne dans nos relations et c’est vraiment un des points positifs à faire passer notamment auprès de jeunes professionnels qui souhaiteraient venir s’installer. On ne se sent pas gênés de passer un coup de fil pour dire je ne sais pas quoi prescrire là-dessus, demander conseil, c’est quand même très facilitant de travailler comme ça, de pouvoir interroger nos collègues.

HM : Si ça se passe si bien, je pense que c’est aussi parce que nous avons la chance d’être en présence de professionnels accessibles, il n’y a pas de problèmes d’égo. Aussi il y a beaucoup de souplesse, on a conscience des évolutions des métiers, conscience que les jeunes médecins d’aujourd’hui ne sont plus les médecins de famille d’autrefois, qui travaillaient de 7h à 21h, avec leur femme à côté qui s’occupait du secrétariat !

VN : Dans notre équipe on a toutes les situations, des temps plein, des mi-temps, des tiers-temps ! On ne va pas dire à quelqu’un qu’il doit travailler de 8h à 20h tout le temps, je pense qu’aujourd’hui il faut une certaine souplesse avec ça, les gens font ce qu’ils ont envie de faire. Un jeune qui veut s’installer, s’il veut travailler tous les jours, ses soirées, ses samedis il le fait, mais s’il veut travailler 2 jours, il travaille 2 jours ! Ce n’est pas parce que tu t’installes que tu es obligé de travailler comme tes confrères veulent te l’imposer, sous prétexte que tu es jeune.

Je crois que vous vous lancez également dans différents projets comme la prévention ?

HM : Oui, on fait déjà de l’éducation thérapeutique sur le diabète, nous avons organisé 2 sessions en 2018. Et là nous allons candidater pour participer à l’expérimentation « Mission Retrouve Ton Cap » sur l’obésité de l’enfant. Il y a un CLS qui a été fait à Bapaume et les participants de ce CLS ont identifié 4 problématiques de santé importantes pour le territoire et dans ces 4 il y avait l’obésité alors ça semble cohérent de travailler là-dessus.

Nous avons travaillé un protocole INR également et on aimerait bien en faire d’autres, tout cela sera lancé dès que la SISA sera bien actée, donc c’est pour très bientôt !

Un petit mot pour la fin ?

HM : Il y a une bonne ambiance ici, on est très sympas et on cherche un médecin ! Il faut savoir aussi que nous allons bientôt avoir un cinéma à Bapaume, que nous sommes situés tout près de l’A1 entre Paris, Lille, Bruxelles, Amiens… Ah et que la bière de la ville de Bapaume vient de sortir également ! Plus sérieusement, nous sommes en ZIP alors y a aussi des aides à l’installation dont peuvent bénéficier les professionnels qui souhaiteraient nous rejoindre !

Si vous souhaitez entrer en contact avec les professionnels de la MSP de Bapaume, échanger ou travailler avec eux, merci de leur écrire à l’adresse suivante : sante.bapaume@outlook.fr

Ce reportage a été réalisé avec le soutien de l’ARS Hauts-de-France
et le Portail d’Accompagnement des Professionnels de Santé.
Un projet d’installation ? Rendez-vous sur le PAPS !

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